[ACCI-CAVIE] Productrice et présentatrice bien connue du paysage audiovisuel africain, Marie-Roger Biloa a débuté son propos à la Conférence dinatoire du Centre africain de veille et d’intelligence économique le 14 juin 2022 à Paris, par un aperçu historique sur les origines anglo-saxonnes. Selon, elle, l’objectif initial de la presse était de peser sur le monde politique, en charge de la gestion de la cité.
Concernant l’Afrique, elle pointe d’entrée son caractère hétéroclite : « Il n’y a pas une Afrique, des Afriques ». La situation de la presse étant nettement plus avancée dans la partie anglophone du Continent. Elle cite en exemple le KENYA, l’Afrique du Sud qui disposent de très grandes publications (« The Nation » par exemple) avec tirages quotidien en centaines de milliers d’exemplaires.
La presse francophone est le parent pauvre avec une absence de réseau de distribution, un marché publicitaire étriqué et toute la difficulté de trouver un modèle économique viable pour que les médias vivent e leur art. on observe hélas une tendance à la titrologie, ou encore (à l’exemple de l’Afrique centrale) le fait que les journalistes se mettent à la solde du plus offrant par nécessité de survie. Ce qui donne lieu à un paysage médiatique dichotomique entre les pro et les « Contre » pouvoir.
Selon elle, le mot clé est L’IMPACT : donc la capacité à influencer. C’est bien dans cette optique que le premier média panafricain a été créé à Dakar par un Français du Sénégal. C’était un bulletin d’information pour suivre le cours des matières premières, le trafic maritime, etc.…
Elle souligne l’importance de facteurs tels que la fibre optique pour faciliter la circulation de l’information et la nécessité d’innover.
Pour conclure :
- « Pour peser, il faut d’abord exister »
- « Les médias africains ne doivent pas se priver des aides publiques qui ne signifient pas du tout leur non-indépendance. En France, de très grands organes de presse indépendants bénéficient de subsides en millions d’euros »
- « Les États africains semblent ne pas réaliser le rôle stratégique des médias. L’exemple du Brésil avec la chaîne O GLOBO est édifiant et devrait interpeller davantage »
- « En Afrique, ce sont des médias étrangers comme RFI, BBC, qui dominent le paysage médiatique. L’on observe toutefois un net repli des Occidentaux. Hélas, la place créée n’est pas prise par les Africains, mais plutôt par des nouveaux acteurs comme la Chine avec les travers qui s’en suivent »
- « Pour réussir et durer, les journaux africains tout d’abord toucher leur propre société qui est leur première cible »
Présentatrice TV et réalisatrice bien connue du paysage audiovisuel francophone (PAF), Marie-Roger BILOA est diplômée de la Harvard Kennedy School of Governance, de l’Académie diplomatique de Vienne et de l’Université Paris 4. Ancienne de Jeune Afrique, elle déchiffre régulièrement l’actualité africaine sur les chaînes internationales telles Aljazeera, BBC, France24, RFI, TV5 Monde ou ZDF. Elle est fondatrice et directrice de l’entreprise de presse Africa International media group.
La Rédaction